Jusqu’à l’avènement du chemin de fer au XIXe siècle, le cheval au galop était le moyen le plus rapide de se déplacer et de transmettre des informations. Mis en place en France par Louis XI vers 1476, le système de relais de poste, permettant au cavalier d’échanger un cheval fourbu contre un cheval frais. Cette poste aux chevaux est à l’origine de ce qui deviendra plus tard La Poste.
Le 25 mars 1865, les élus de la commune demandent au préfet d’installer un bureau télégraphique dans la commune dans une salle de la mairie. Grâce au sénateur Henri Hubert-Delisle, le bureau est raccordé en 1865 à la ligne Bordeaux-Nantes via Blaye qui existait déjà. La direction de l’administration des Postes demande en décembre 1878 le transfert du bureau télégraphique situé dans la mairie dans les locaux de La Poste, dans un bâtiment situé non loin du premier (angle de la rue Nationale et de la place des Halles). Bergegère en fut le gérant de 1865 à 1879.
Mais les élus s’opposèrent à ce déplacement. Le 27 mars 1884, on projette de déplacer l’administration postale dans la maison Pioceau, située aux allées du Champ de foire. Le 23 juin 1889, les élus souhaitent la transformation du bureau cantonal postal en bureau de l’État. En 1895, le premier téléphone du canton est installé dans le bureau télégraphique. En 1901, le bureau de poste ouvre tous les jours. Il est situé dans une maison dans la rue Nationale louée par l’administration et appartenant à Joseph Boehlinger. En 1907, les élus décident de l’ouverture de la Poste jusqu’à 20 heures. Pour cela, ils votent la somme de 20 francs pour concourir au paiement des 100 francs exigés par l’administration des Postes.
En août 1907, un Inspecteur des Postes propose de déménager la Poste à l’emplacement de l’ancienne gendarmerie, sur les allées du Champ de Foire. Les élus refusent et font plusieurs propositions. La première est de louer l’immeuble de Finck, qui a la préférence des élus, ou celui de Bartharès. C’est refusé par la direction de La Poste qui préfère un bâtiment neuf. On propose, à défaut, un emplacement rue Saint-Étienne (propriété Pioceau) ou l’achat de la maison Penet (21 rue Dantagnan) et de la maison mitoyenne appartenant à l’indivision Giboin, ou alors l’immeuble Penet augmenté d’un petit terrain communal sur la place de la Mairie et l’immeuble contigu des Delarebeyrette (15 400 francs). L’objectif était de détruire ces deux maisons et de construire le nouvel immeuble sur ces terrains sans empiéter sur la place du Marché (place Raoul Larche). Les élus prennent donc l’engagement de bâtir un nouveau bâtiment à condition qu’un loyer annuel minimum de 1200 francs soit garanti par les PTT à la commune.
Finalement, cette dernière proposition fut choisie et le loyer conclu à 1100 francs. En 1909, les travaux sont mis en adjudication. L’architecte est Faure. La somme de 46 968,90 francs est avancée (dont 30 000 francs rien que pour la construction). Pour financer l’acquisition et la construction, les élus créèrent une imposition extraordinaire à percevoir pendant 30 ans d’un montant de 0,0747 franc/habitant/an. On détruit alors en mars 1909 les maisons Penet et Delarebeyrette, mais il faut consolider le mur mitoyen avec l’immeuble Pioceau, côté cours Clemenceau.
En février 1910, le bâtiment est ouvert officiellement. Au rez-de-chaussée se trouvent une salle d’attente avec tambour, bureau, WC, buanderie plus un jardin de 52 m², au premier étage un appartement composé d’une cuisine, une salle à manger, quatre chambres à coucher dont deux avec cheminée. Dans les combles sont aménagés deux chambres à coucher mansardées, un cabinet spacieux et un grenier. La cabine téléphonique publique fut installée entre la salle d’attente et le bureau. Deux boîtes aux lettres principales sont placées devant le bâtiment, l’entrée principale était située du côté de l’allée du Champ de Foire, mais ce n’était pas pratique. Il fallait faire tout un détour. Au fil des mois, les usagers demandèrent une seconde ouverture, côté place du Marché. Le bâtiment est vendu en 1954 par la commune aux PTT pour la somme de 3,3 millions d’anciens francs.
Au début des années 1980, en vue de la construction d’un nouveau bureau des postes, un terrain appartenant à la commune, situé aux Daganettes, est retenu. Ce terrain sera échangé contre l’immeuble abritant la Poste avec une soulte de 265 000 francs versée par la commune. Finalement, le mardi 9 juillet 1985, un an après avoir posé la première pierre, le nouveau bureau des Postes est inauguré à son emplacement actuel (rue de la fontaine) en présence du Ministre des PTT, Louis Mexandeau.
L’administration des Postes quitte définitivement le bâtiment de la place Raoul Larche qu’elle occupait depuis 75 ans.
© Texte de Christophe Meynard / ARHAL / Septembre 2022
Hé-bé !... lou Bala dounc aquet hôtel de poste ; Ne diras pas béléout que n’es pas a soun poste ; A cos la foyt bien témps, d’émpeuy que n’ant parlat Car à la fin de coiumpte lou bala instalat. De soun emplacemént, sic l’un, ou bien l’aoutre, Chacun boulut l’aougé per se greycha los paoutes : Caousait bien dos affas, mantes chabireménts L’administration n’en it soulèbemént Et que s’en occupa, d’abance ou que recule Ne lou bastit ala s’éns aoutre préambule Et que béyent aci per pas se tracassa Et que disut prestemént… Doucèmént !... Halte-la ? - Aussi bous le boyez d’empui la grande rue, Tout près de la Mairie, tant c’est veau pour la bue ; Cherchez pas a saboir ce qu’il y a d’écrit, En haut dessus le mur, bous en perdrez l’ésprit. A peine seulément on remarque des lettres, Il faut y boir vien clair si on but les connaîtres. Puis ça n’est pas le tout ! c’est sanque on apperçoit, C’est tout a fait en l’air ; et vatit sur les toits, Ne se dirait-on pas que ça bous a la mine Ce que femme portait, une brai crinoline, Ou si non une cage que ça siert aux poulets Qu’and ils sonts tout petit, n’ayant que le dubet, Ç’a se boit tout d’avord ousqu’on mets le coubercle, C’est éspesse de trou, faisant le rond de cercle, C’est dommage braiment que l’on ne l’est pas mis Et qui sait si peut-être ça n’est pas un oubli. Mais comment m’expliquer ! le diavle de l’en..vrouille ?
De ce cher monument ; au milieu pas de douille Pour faire reposer
la hampe et son drapeau Dans les grands jours de fête, ou vien quand il le faut.
Ce n’est pas pour vlaguer en parlant de la sorte Pour entrer au vureau ; ce côté ! pas de porte ?... Il faut donc s’informer, et faire un grand détour. Et puis du champ de foire alors prendre le cours : Se tourner cap à gauche, la, en forme d’arcade Bous y boyez l’entréye au coin de la façade. A droite en dèdans passage des facturs, Tout en faco de bous, poussez ! ça n’est pas dur, Et bous êtes alors dèdans le bestibule ; Pas moyèn de s’assoir, il faut que l’on circule. A mois que bous soyez par debant le guichet A propos d’un mandat, un timvre, un objet. Nous troubéns très flatat de lou chef de serbice, C’oumplesènt, débouat, tout per lou mouindre office : Très gracius ou public : et, sos sousbourdounnats En lur rude founctioun ès d’ests bien estimat. Yat bien lòugtemps d’aco que n’en porte dos lettres, Elégant déns soun gènre, brillant abec sos guettres, De même lou plus grand boun garçoun abenént, Touts dus, nègre moustache, sérius éxactemént. D’une taille moyenne lou dou haout de la bille Et quoique mouing ancien, mais d’un air très docile Coumme sos camarades éxats de lur missioun, Méritent touts énsèmble félicitatiouns. Et d’jiou de tout aco, pénsi bien une caouse Abant que ne m’arribe ni yaourat bién per paouse, Aussi je bous d’rmande, et, c’es sans banité, Le chemin qui conduit a la poste hériter.