Monique Lambert, passionnée par l'histoire de sa famille et par l'histoire locale en général, avait toujours entendu parler auprès des siens d'un vieil oncle instituteur. Sans
enfant, décédé quelque part dans le Cubzaguais, Charles Sainsevin avait laissé un testament déshéritant tous ses neveux. Intriguée par cette histoire, elle a engagé des recherches aux Archives
départementales de la Gironde qui l'ont conduite jusqu'à Saint-Laurent-d'Arce en 2014.
"En effet, précise-t-elle, Charles Sainsevin né en 1828 et mort en 1899 était une personnalité de Saint-Laurent-d'Arce". Monique Lambert l'a mis en valeur dans ses recherches publiées dans le
Bulletin 14 de l'ARHAL .
Instituteur de 1853 à 1882
Monique Lambert a présenté son travail aux membres de l'association. « Aujourd'hui, a-t-elle expliqué, une stèle à moitié effacée qui se trouve dans le cimetière de Saint-Laurent-d'Arce rappelle la mémoire de Charles Sainsevin. Il a été l'instituteur de très nombreux enfants pendant de 1853 à 1882, soit pratiquement trente ans.
»
Lors de ses recherches qui ont duré plusieurs mois, elle a pu consulter de nombreux documents qui lui ont permis de réaliser un très bel ouvrage en couleurs de 20 pages édité par l'ARHAL.
Monique Lambert ne s'est pas contentée d'écrire une simple biographie. Elle a voulu produire une étude sur l'éducation des enfants telle qu'elle était au XIXe siècle, époque où peu de gens
savaient lire et écrire.
Des ardoises incrustées
« La salle de classe était en général sombre et basse de plafond. Bien en évidence, se trouvaient deux symboles forts de l'époque : un crucifix et un buste de l'empereur Napoléon III. Et sur les
murs étaient accrochés des tableaux de lecture, d'écriture, des planches exposant les unités de mesure et également des cartes de géographie et des maximes de morale. »
L'historienne raconte que les enfants s'asseyaient sur des bancs derrière des pupitres un peu particuliers avec des ardoises incrustées. « Ces ardoises permettaient l'apprentissage de l'écriture,
sans papier ni cahier. Puis, avec l'apparition du livre, des encriers et des crayons, le pupitre a subi différentes modifications. »
Dans un coin de la pièce, une armoire servait de bibliothèque où les enfants pouvaient emprunter certains livres et un poêle à bois permettait de chauffer la pièce, les écoliers devant en général
apporter régulièrement une bûche comme cela s'est fait jusqu'au début du XXe siècle. Monique Lambert ne compte pas s'arrêter là. Elle a prévu un nouveau travail sur les sociétés de Secours
mutuels de la région qui sera publié par l'ARHAL.